Affirmations du ministre sur les PREM

Chers collègues,

Comme le savez, un webinaire sur la place du privé au Québec et organisé par le Collège des médecins du Québec a eu lieu lundi dernier. La FMOQ ne souhaite pas se prononcer sur l’activité en tant que telle, ni sur le choix des participants ou des experts sélectionnés pour l’occasion. En revanche, il lui semblait essentiel de vous offrir quelques éclaircissements quant à certaines affirmations du ministre de la Santé formulées à cette occasion.

En effet, certaines affirmations au sujet des PREM, à l’effet que le ministre était en attente de la FMOQ afin de trouver des alternatives sous forme de mesures incitatives plutôt que coercitives, ne reflètent pas la réalité.

Sachez qu’il y a deux ans, nous avons soumis au ministère, ainsi qu’au ministre lui-même, 24 recommandations permettant une meilleure répartition des effectifs médicaux au Québec, et qui permettraient par le fait même de valoriser la médecine de famille. Ces 24 recommandations ont été transmises très exactement le 1er avril 2023.

Depuis, d'autres travaux de consultation de la part du MSSS ont été entrepris, notamment avec les DTMF, afin de trouver des alternatives autres que celles proposées par la FMOQ pour assouplir les contraintes liées aux PREM, et pour ultimement les éliminer. Ce comité consultatif a émis un rapport contenant des recommandations, dont certaines sont très proches de celles proposées par la FMOQ, en 2023.

À l’heure actuelle, les suites de ce dernier groupe de travail auquel faisait référence le ministre lors du webinaire sont en discussion au niveau du comité paritaire FMOQ-MSSS (COGEM-FMOQ-Santé Québec) afin de déterminer les modalités d’application de ces recommandations.

Ces travaux ont toujours cours et ne sont nullement ralentis par la FMOQ, contrairement à ce qu’a affirmé le ministre lundi. D'ailleurs, seules quelques recommandations initiales proposées par la FMOQ ont été retenues et mises en place en totalité ou en partie depuis par le gouvernement. Nous joignons en hyperlien l’ensemble de ces 24 recommandations et sommes toujours très enclins à recevoir de nouvelles suggestions constructives de votre part. Vous connaissez le terrain et vos pistes de solutions sont toujours les bienvenues. En 2023, nous avions d'ailleurs consulté au préalable la FMEQ, la FMRQ, les présidents d’associations, ainsi que les chefs de DRMG (maintenant devenus les DTMF), avant même d’amener ces 24 recommandations à la table.

Il est affligeant que le ministre de la Santé laisse entendre aux médecins de famille que la FMOQ a retardé le processus permettant d’en arriver à une meilleure manière de répartir les effectifs médicaux. Dans le contexte d’une lancinante pénurie d’au moins 1500 médecins de famille, d’un déficit d’attractivité sans précédent de la médecine de famille, la FMOQ travaille d’arrache-pied afin d’éliminer les contraintes constantes auxquelles les médecins de famille sont soumis chaque jour de leur pratique médicale (PREM, AMP, fardeau administratif, etc.), et qui réduisent leur capacité à bien s’occuper de leurs patients. Au Canada, les médecins de famille du Québec sont les seuls à faire l'objet d’autant de contraintes et d’obligations sans que l’accès aux services de première ligne pour la population ne s’en trouve réellement amélioré. Il serait peut-être temps d’en prendre acte et de réaliser que ce n’est pas là la meilleure manière de rallier les médecins de famille et de collaborer avec eux de façon constructive pour le bien de la population.

Je vous prie d’accepter, chères consœurs, chers confrères, mes salutations les meilleures.

Dr Marc-André Amyot
Président-directeur général