Le mercredi 7 février, le ministre de la Santé a annoncé publiquement vouloir faire adopter un règlement lié à la loi 11, adoptée il y a près de deux ans maintenant. Soufflant le froid et le chaud lors de cette annonce, le ministre a inexplicablement pointé du doigt les médecins de famille pour le suivi des patients vulnérables toujours inscrits au GAMF, estimés au nombre de 13 000 selon le ministre, tout en saluant que les médecins de famille ont répondu de façon remarquable à l’amélioration de l’accès à la première ligne avec l’inscription de plus de 900 000 nouveaux patients, dont une grande proportion de patients vulnérables, au cours des vingt derniers mois.
Ces résultats, rappelons-le, découlent de la mobilisation des médecins, qui ont adhéré massivement à la proposition, faite au départ par la FMOQ, ayant trait à l’inscription collective. C’est dans le même esprit que, toujours soucieuse d’améliorer l’accès aux soins, la Fédération demande depuis plusieurs semaines au ministre et à ses équipes de s’asseoir avec elle pour dresser la liste des patients vulnérables en attente au GAMF et de leurs besoins afin de pouvoir y répondre. Malheureusement, à ce jour, nos demandes sont restées sans suivi. Cela permettrait pourtant d’identifier les raisons pour lesquelles la machine administrative du MSSS a failli dans sa responsabilité d’attribuer ces patients vulnérables à des médecins et à des groupes. De plus, le maintien de l’approche collaborative favoriserait la mise en place rapide de solutions tangibles et concrètes pour que ces patients vulnérables aient accès aux services et au suivi requis.
Nous demeurons estomaqués de certains propos tenus par le ministre cette semaine, notamment au sujet des patients vulnérables. Ce n’est certainement pas un règlement contre-productif et inutile, découlant de la loi 11, qui apportera une solution pertinente et durable. D’ailleurs, lundi, nous avons écrit au ministre au sujet des dangers liés à un tel règlement. Une chose est sûre, la Fédération n’acceptera pas que les médecins de famille servent de boucs émissaires aux ratés du système, ratés dont ils ne sont aucunement responsables. Nous entendons défendre l’engagement et les droits des médecins omnipraticiens.