Très estimé.e.s membres,
Avec le dépôt du projet de loi 106, le gouvernement caquiste vient de franchir une ligne rouge.
Ce n’est pas seulement là un très mauvais projet de loi.
C’est une attaque frontale contre notre profession tout entière.
Une remise en cause de notre autonomie. De notre capacité à agir dans l’intérêt de nos patients.
Un mauvais remède à un mauvais diagnostic, fondé sur une méconnaissance persistante de la réalité de la première ligne.
Ce projet de loi est, ni plus ni moins, un quadruple déni :
- Le déni de la pénurie réelle de médecins de famille.
- Le déni de réalité vécue chaque jour par les médecins de famille sur le terrain.
- Le déni des négociations entreprises de bonne foi par notre Fédération.
- Le déni de notre droit fondamental à l’association et à la représentation.
Nous ne resterons ni silencieux ni passifs.
Il n’y aura pas que des mots sur la table.
Nous le disons clairement : si ce projet de loi est adopté, nous le contesterons avec vigueur, détermination et rigueur. Et s’il faut aller jusqu’en Cour suprême pour défendre les médecins de famille et les patients qu’ils accompagnent, alors nous irons.
Nous ne laisserons pas se briser, sans réponse, le lien de confiance qui nous unit à la population québécoise.
Nous ne laisserons pas la première ligne être mise en péril par une réforme qui fait abstraction de ceux qui la portent, jour après jour.
Mais pour faire front, nous avons besoin de vous.
De votre solidarité. De votre voix.
Ce soir, les instances politiques de la FMOQ se sont réunies exceptionnellement pour faire le point. Notre plan d’actions concrètes vous sera communiqué très prochainement.
Mais le terrain doit se mobiliser. Dès maintenant.
Nous vous lançons donc un appel clair à l’action :
- Prenez la parole dans vos médias locaux et régionaux.
- Rédigez des lettres ouvertes.
- Communiquez avec la présidence de votre association régionale et son responsable des communications.
- Écrivez à votre député.
- Et en réponse aux inquiétudes qui pourraient être formulées par vos patients, référez-les à leur député.
Témoignez. De votre réalité. De vos inquiétudes. De vos propositions.
Personne ne peut mieux en parler que vous.
Nous vous invitons également à nous faire connaître, dès maintenant, vos cas concrets : médecins de famille qui se réorientent, devancent leur retraite, quittent le système public ou songent à s’exiler dans une autre province ou un autre pays.
Vos récits sont puissants. Et dans les prochains jours, ils pèseront lourd.
Nous savons que ce que vous traversez est difficile. Injuste. Épuisant.
Beaucoup d’entre vous sont écœurés.
Mais vous n’êtes pas seuls. Peut-être que votre Fédération vous semble loin, parfois. Mais elle est là. Nous sommes là. Et nous ne laisserons pas passer cela sans agir. Vous avez notre engagement formel.
Nous sommes médecins de famille.
Prendre soin de la vie des autres donne un sens à la nôtre.
Nous sommes une profession forte, ancrée dans les réalités du Québec, au service de sa population. Aujourd’hui, il faut se lever pour défendre ce que nous sommes.
Ce n’est plus le temps de discuter entre nous, à huis clos, dans des groupes privés.
Il est temps de parler haut et fort. D’exposer la vérité.
Car ce qui est en jeu dépasse largement le cadre d’un simple projet de loi.
Ce qui est en jeu, c’est votre place dans le système.
Votre rôle auprès de vos patients.
Votre valeur.
Votre profession.
Et cette profession, nous ne la laisserons pas être dénaturée sans riposte.
Nous ne la laisserons pas être piétinée sans nous battre.
Dr Marc-André Amyot
Président-directeur général
Pour nous faire part de vos projets de carrière ou d’ajustements à votre carrière : communications@fmoq.org