Chers collègues,
Vous l’avez certainement vu passer aujourd’hui, le gouvernement du Québec a déposé cet après-midi le projet de loi no 15 « visant à rendre le système de santé et de services sociaux plus efficace ». La FMOQ entend procéder à une analyse rigoureuse de cette imposante pièce législative, en plus de participer activement au débat public ainsi qu’au processus parlementaire à venir. Encore une fois, nous comptons faire partie de la solution, tout en prônant la collaboration et en défendant avec vigueur notre autonomie de pratique.
Les avancées des derniers mois, tant dans l’organisation des soins de première ligne (inscription collective, GAP et interprofessionnalisme), que l’atteinte des cibles de l’Entente sur l’accessibilité (507 000 inscriptions en dix mois), démontrent le sérieux de notre démarche et de notre engagement. En misant sur la collaboration avec les médecins de famille et non sur la coercition, le gouvernement a fait un choix éclairé et doit poursuivre sur cette lancée.
Ceci dit, la Fédération est fortement préoccupée par la portée de certains articles du projet de loi. Notamment, tout ce qui a trait à l’autonomie professionnelle des médecins, à leur capacité à s’impliquer localement ainsi qu'au respect des ententes convenues de bonne foi et du processus de négociation prévu par la loi. Nous entendons être extrêmement vigilants à ces égards et défendre becs et ongles nos intérêts les plus fondamentaux.
Parallèlement, nous voyons d’un bon œil une décentralisation et une dépolitisation potentielles de la gestion du réseau de la santé. Qui plus est, nous savons que les médecins de famille souhaitent le meilleur accès possible pour leurs patients aux consultations médicales spécialisées et aux autres professionnels de la santé, et ce partout au Québec. Toutefois, nous demeurons toujours d’avis que la collaboration, la négociation et la concertation sont les voies à privilégier pour y parvenir.
Enfin, avec une pénurie de plus de 1000 médecins de famille et d’un grand nombre d’autres professionnels de la santé, notamment d’infirmières, le gouvernement a le devoir de rendre ces professions plus attractives et de favoriser le déploiement des soins. Ce projet de loi constitue-t-il une piste de solution en ce sens ? Si nous entretenons des réserves légitimes pour l’instant, nous prendrons le temps de l’analyser en profondeur et de dialoguer avant de tirer des conclusions trop hâtives.
Nous vous tenons informés des suites. Demeurons unis.
Marc-André Amyot, M.D.
Président de la FMOQ
Le 29 mars 2023