Montréal, 12 novembre 2024 — Le président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ), le Dr Marc-André Amyot, tient à réagir aux propos du ministre de la Santé, monsieur Christian Dubé, qui a laissé entendre, hier, dans le cadre d’une entrevue télévisée sur les ondes de Radio-Canada, que si tous les médecins de famille travaillaient à temps plein, il n’y aurait plus de problème d’accès aux services de santé.
De toute évidence, le ministre de la Santé du Québec a encore une très mauvaise compréhension des données réelles, et en fait une mauvaise utilisation. La FMOQ en veut pour preuve que le ministre estime que les médecins de famille qui travaillent moins de 175 jours par année le font par choix.
Rappelons d’abord que la FMOQ a rendu public, le 17 septembre dernier, un portrait de la médecine de famille au Québec. La FMOQ a précisément abordé la question des jours réels travaillés en s’appuyant sur les chiffres fournis par la RAMQ (2022-2023). Plusieurs raisons valables expliquent pourquoi les médecins visés par le commentaire du ministre ne sont pas en mesure d'offrir une prestation de travail à temps plein :
- 482 médecins ont été en congé de maladie 45 jours ou plus;
- 478 médecins ont été en congé de maternité;
- 448 médecins de 60 ans et plus ont choisi de réduire la cadence plutôt que de prendre leur retraite;
- 418 médecins ont quitté la profession en cours d’année (donc n’ont pas travaillé toute l’année);
- 404 médecins ont entamé leur pratique en cours d’année (donc n’ont pas « travaillé » toute l’année, car ils étaient encore en résidence auparavant — des résidents qui offrent tout de même eux aussi des services à la population);
« Le ministre de la Santé fait fausse route s’il croit que la solution est d’exiger des médecins de famille en congé de maladie de revenir au travail, de demander à des médecins de famille d’écourter leur congé de maternité, de demander à des médecins de famille de repousser leur retraite, même partielle. Une lecture adéquate et rigoureuse de la situation devrait lui permettre de conclure qu’à la base, le véritable problème, c’est la pénurie de médecins de famille, et que ce n’est pas en la niant que cette pénurie se résorbera. Il demeure qu’il manque plus de 1500 médecins de famille au Québec. La population a d’ailleurs clairement exprimé très récemment et publiquement qu’elle tenait à avoir un médecin de famille et à le garder », a déclaré le président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ), le Dr Marc-André Amyot.
La médecine de famille souffre d’un manque d’attractivité auprès des étudiants en médecine et lorsque vient le temps de choisir une spécialité, les étudiants boudent la médecine de famille. Au cours des dernières années, c’est plus de 600 postes disponibles qui n’ont pas été pourvus.
Rappelons que la FMOQ a rendu public, le 17 septembre dernier, un portrait exhaustif de la médecine de famille au Québec. Ce portrait, produit par l’équipe économique de la FMOQ, repose sur des données fiables dont toutes les sources sont publiques et accessibles au grand public. Il visait à permettre à tous ceux qui s’intéressent à la question de s’appuyer sur les bonnes données. Si on cherche réellement à améliorer l’accès aux services de santé en première ligne, pour identifier les bonnes solutions, encore faut-il d’abord être en mesure de réaliser le bon diagnostic de la situation.
Portrait 2024 de la médecine de famille
À PROPOS DE LA FMOQ
Organisation professionnelle représentant l’ensemble des médecins omnipraticiens du Québec, la FMOQ compte plus de 9 500 membres. Sa mission consiste à veiller aux intérêts professionnels et scientifiques de ses membres. Pour plus de renseignements sur la FMOQ, consultez son site Internet au www.fmoq.org
Entrevue ou information
Stéphane Gosselin, conseiller du président et aux affaires publiques
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